Depuis 10 ans, le nombre des touristes -hors Médiévales - a été divisé par 2 !

La France reste la championne du tourisme mondial en volume. Elle n’en a jamais accueilli autant, la barre des 90 millions devrait être dépassée en 2018(1). Ce bilan est contrasté puisque la fréquentation se concentre sur quelques destinations et que les français·es boudent l’hexagone.
Crémieu n’a pas attendu cette année pour être délaissée par les touristes. L’érosion de leur fréquentation est ancienne : depuis dix ans, leur nombre hors Médiévales a été divisé par deux(2) !
Où sont passés les bus de scolaires et de retraité·es ? Qui se rappelle des flots de personnes étrangères au printemps ? Quid des groupes enthousiastes menés par de nombreuses et talentueuses guides conférencières ? On en serait à regretter les embouteillages de Lyonnais les soirs de weekend, à la recherche d’un restaurant au retour d’une journée à la Vallée Bleue…
Le beau succès des Médiévales reste ponctuel. Cette grande  manifestation ne réussit pas à donner envie de revenir ultérieurement à Crémieu.
Quelles peuvent être les causes de cet effondrement de l’intérêt pour nos rues et monuments  remarquables ?
Ouvrons les yeux : À l’entrée de ville principale l’environnement récemment construit incite à passer vite son chemin. Le clos Bouillet, qui pourrait être un lieu emblématique d’accueil, tombe en ruine au milieu du cours Baron Raverat. La Porte de la Loi est encagée sans aucune explication. On a même vu le Cloître privatisé le samedi de Journées Européennes du Patrimoine, quel dommage ! Notre centre-ville historique compte de nombreuses vitrines vides et l’envahissement des voitures en stationnement lui ôte beaucoup de son charme.
Le développement du tourisme crémolan est de toute évidence un objectif pour la ville. Mais à l’époque de Tripadvisor il ne suffit plus de vanter les attraits supposés d’une ville pour faire venir les touristes. Il faut lui donner les moyens d’être vraiment remarquable, une tâche ample qui requiert une vision de la cité à long terme.

(1) Source : Journal Le Monde du 04/10/2018
(2) Source : Observatoire du Tourisme de l’Isère