UNESCO : l'arbre qui cache la foret ?

Jeudi 31 mai 2018, le maire a annoncé à l’occasion d’une conférence de presse, son intention de présenter la candidature de Crémieu au patrimoine mondial de l’Unesco. L’aspect médiatique de cette annonce amène à s’interroger sur les raisons d’un tel projet qui n’a été ni débattu ni voté en conseil municipal.
Notre belle cité réunit-elle les critères de Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) de l’Unesco pour figurer dans la liste aux côtés de Versailles, la Grande Muraille de Chine, les pyramides d’Egypte... ?
Petite bourgade historique et vivante qui a évolué au cours des âges elle porte de magnifiques empreintes médiévales, Renaissance, XVIIème... Peut-elle prétendre faire la preuve de son authenticité et de son intégrité architecturale ?
Même avec des aides publiques - l’argent du contribuable – Crémieu aura-t-elle les moyens financiers et d’expertise pour soutenir cette candidature improbable, un processus qui s’étale sur cinq à dix années et nécessite habituellement le concours d’organismes extérieurs spécialisés ou de personnel dédié ?

Même en étant optimiste, il est permis d’en douter. En attendant l’idée séduit et fait le buzz, c’est sûrement ce qui motive cette opération. Une candidature époustouflante faite pour charmer les Crémolan·es, mais dont le résultat ne sera connu que dans de nombreuses années. Plus qu’une action de promotion de la ville, ne serait-ce pas là un coup de propagande pré-électorale ?

Crémieu mérite vraiment un label valorisant qui corresponde à ses qualités. Plus pragmatiques, les élus CpC souhaitent qu’elle devienne “Ville d’Art et d’Histoire”, un label accessible pour Crémieu, attribué à des communes conscientes des enjeux que représente l’appropriation de leur architecture et de leur patrimoine par les  habitant·es, et qui s'engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien de sa qualité architecturale et de son cadre de vie.