Diesel pollueur ?
[JAN 2019]
L’industrie automobile européenne s’est spécialisée dans le diesel à une époque où ce type de carburant avait le vent en poupe.
Les impacts de ces moteurs sur l’environnement et la santé ne sont pas anodins et sont maintenant mieux connus. Le Centre International de Recherche sur le Cancer, qui classait ces gaz « probablement cancérogènes » en 2008, est passé au classement « cancérogène » en 2012. Il n'y a aujourd'hui plus de doute sur la toxicité des gaz émis par les diesels, malgré les filtres à particules dont l’efficacité est faible pour les plus fines, les plus toxiques.
Même s'il consomme moins qu’un moteur à essence, le diesel émet plus de particules et aussi plus d'oxyde d'azote et de CO2.
Il est donc logique d'aller dans le sens d'une conversion progressive du parc automobile diesel au profit de l’essence et l’électrique dans les zones à forte densité de population, conversion encouragée par des aides de l'État.
Le plan « air » lancé en 2018 prévoit aussi de réduire les émissions liées au chauffage au bois, énergie renouvelable et locale mais qui émet beaucoup de particules, surtout quand la combustion est incomplète.
Le transport routier reste cependant le 1er facteur d’émissions ; essence ou diesel, c'est l'utilisation massive de véhicules qui nous empoisonne à petit feu.
Le prix des carburants apparaît comme un des principaux leviers pour réduire leur utilisation. Il pénalise ceux qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler, mais il motive le covoiturage et l'achat de véhicules plus légers et moins polluants et devrait freiner la tendance à acheter de gros véhicules.
C'est une question de santé publique, une double question économique (coût des soins et coût des importations de pétrole). C'est aussi une question de qualité de notre environnement global, les particules se déposant aussi dans les sols et contaminant l'ensemble de la chaîne alimentaire.