derrière la belle carte postale du cours Baron Raverat, qu’en est-il de l’habitat ancien ?

La Grande Catherine voulait que la “Sainte Russie” rivalise avec les puissances occidentales de l’époque. Lorsqu’elle emmenait un ambassadeur visiter la campagne autour de Moscou, elle faisait ériger des façades de demeures bourgeoises en bordure de route, décors de bois éphémères, afin de masquer la misère des masures du peuple.
Chez nous, derrière la belle carte postale du cours Baron Raverat, avec massifs floraux, bancs de pierre massive et luminaires haut de gamme, qu’en est-il de l’habitat ancien dans le centre historique ?

Mettez-vous dans la peau d’une famille à la recherche d’un appartement au cœur de notre belle cité, donnez votre dédite, prenez la liste des logements vacants et commencez le tour… La visite est édifiante : entrées et communs en piteux état, chauffages électriques obsolètes et gourmands, peintures défraîchies, pièces borgnes parfois, surfaces réduites ne permettant pas l’accueil de familles, et tout ceci pour des tarifs prohibitifs au regard des prestations offertes.
Cette situation – heureusement avec des exceptions– provoque un turn-over important des locataires, accélérant encore la dégradation de ce parc de logements.
Et ne pointons pas du doigt le seul domaine privé ; la situation du parc de logements locatifs publics n’est guère meilleure, surtout si vous visitez les abords, espaces publics communs en friche, ruelles et passages envahis par les herbes, avec un état de propreté très médiéval…

Quel dommage que les propriétaires habitants et bailleurs ne se saisissent pas mieux des dispositifs pour l’amélioration de l’habitat ancien : l’OPAH portée par la communauté de communes, qui apporte conseil et aides financières, et la loi Malraux 2018 qui permet de défiscaliser une part importante des travaux.
Pourtant, quelles opportunités pour redonner des couleurs à ce parc de logements niché dans un patrimoine de si grande qualité !