Internet, la pollution cachée

[OCT 2015]

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Aujourd’hui, en 1 minute, 100 heures de vidéo sont déposées sur Youtube, 2 milliards de recherches sont effectuées sur Google, 680 000 messages postés sur Facebook.

 Surfer sur le Net, envoyer un em­ail, télécharger des documents, les partager : ces actions du monde virtuel ont un véritable im­pact sur la planète. Avec 3.025 mil­liard d’internautes dans le monde, chaque jour, c’est une inflation de messages qui se bousculent dans nos boites. Chacun de ces courriels passe par un hébergeur de messa­gerie (Gmail, Yahoo, Wanadoo). Il est ensuite traité, stocké et réorienté par des serveurs informatiques placés en batterie dans ce que l’on appelle des data-centers. Ces der­niers comptent parmi les plus gros consomma­teurs d’énergie. L’ADEME a calculé le coût électrique de nos actions digitales. Les résultats sont éton­nants : chaque heure, 10 milliards d‘emails sont envoyés, soit une consommation de 50 gigawat­theure, l’équivalent de la produc­tion de 15 centrales nucléaires pendant une heure, ou 4000 allers-retours Paris New-York en avion. Pour garantir une sécurité optimale de l’ensemble de ces données, les data-centers sont multipliés par 2 ou par 3, ce qu’on appelle la redondance. Mais si les données sont multipliées, la consommation d’énergie pour le fonctionnement et le refroidissement le sont aussi.
Face à l’augmentation des don­nées que nous possédons (photos, vidéos, musique…) sont apparus les Clouds, ces espaces de stoc­kages au nom poétique et coton­neux, qui font penser à la légèreté et au virtuel, grossissent de façon exponentielle. En fait de dématé­rialisation, ce sont des centaines de data-center qui sont construits en périphérie des grandes villes (En France, on compte environ 137 data-centers dont environ 40% en Île de France).
La réduction des données stockées peut alors devenir un geste éco­logique : supprimer un mail sans importance (et vider la corbeille de sa boite mail), supprimer les photos ratées laissées sur le Cloud, autant de gestes qui, multipliés par des milliards d’internautes, peuvent avoir un impact positif.

Sources : arobase.org - Internet, la pollution cachée (2013), documentaire de Coline Tison et Laurent Lichtenstein .