Interview d’André Mansiaux

[FÉV 2017]

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Interview d’André Mansiaux Président du CLD (Conseil Local de Développement) de la Boucle du Rhône en Dauphiné

Murs Murs (MM) : Quel est le rôle du CLD ?
André Mansiaux (AM) :
Le CLD a été créé il y a une dizaine d’années à l’initiative de la Région Rhône Alpes. Elle voulait que la société civile soit associée aux choix faits localement par les élus pour le développement de leur territoire. Le CLD était impliqué dans le processus d’attribution des subventions de la Région, en faisant des propositions aux  élus et en donnant un avis sur le projet de territoire.
 
MM : Pourquoi utiliser l’imparfait ?
AM : Parce que le nouvel exécutif de la Région a changé de politique et que le nouveau processus n’implique plus la société civile. Il en résulte que le CLD, qui n’a plus aucun moyen financier et humain, est  appelé à disparaître.
 
MM : Cela signifie-t-il l’abandon de la démocratie participative à l’échelon du territoire
AM : Non, parce que le législateur a prévu  dans la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République),  votée en 2015, que chaque EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) de plus de 20 000 habitants devait se doter d’un Conseil de
Développement (CD). La communauté de Communes des Balcons du Dauphiné est bien sûr concernée.
 
MM : Quelles sont les caractéristiques principales de ce CD ?
AM : Il reprend les grandes lignes de ce qui existait dans les grandes villes et des   communautés d’agglomération en apportant des avancées significatives : élargissement des missions limitées initialement à l’élaboration du projet de territoire, diversification de sa composition, reconnaissance de sa capacité d’auto saisine, clarification des relations avec l’intercommunalité.
 
MM : Ces dispositions vous semblent-elles suffisantes ?
AM : Le CLD estime qu’elles doivent être clarifiées et adaptées en fonction du contexte local. Il a d’ailleurs fait des propositions aux présidents des communautés de communes de la Boucle du Rhône en Dauphiné (voir www.symbord.fr/cld.php). Elles portent sur : un élargissement de ses missions, une méthode de travail avec les élus basée sur la co-construction des projets, l’ouverture à de simples citoyens au-delà des représentants de structures, et des recommandations sur l’autonomie et la gouvernance du CD.
 
MM : Qu’espérez-vous de la mise en place de ce CD ?
AM : Que les élus des Balcons du Dauphiné prennent conscience qu’un CD peut être une véritable opportunité. L’implication de la société civile peut en effet permettre d’alimenter la réflexion des élus dans les choix qu’ils auront à prendre. Elle peut également permettre une meilleure adhésion à l’identité de cette nouvelle communauté de communes. Elle peut enfin contribuer à lutter contre le désintérêt croissant pour la politique et l’action publique.