Les buis ravagés

[OCT 2015]

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Adieu de tes rameaux l’agréable murmure…

 
      Les promeneurs des bois en sont témoins : les buis de nos collines ont été sévèrement  attaqués cet été. Cet arbuste persistant à petites feuilles vernissées vert foncé, caractéristique des coteaux orientés sud, a été cette année victime d’un insecte ravageur, la pyrale du buis. La chenille verte à gros yeux noirs, non urticante,  se nourrit exclusivement de feuilles de Buxacées.  Le papillon, qui est un nocturne blanc nacré, pond au cœur des buissons. Les chenilles se développent en quelques jours  et laissent le buis sans feuilles.  Le cycle de vie est si court que 3 infestations successives sont possibles au cours de l’été, ce qui met en péril la vie des buis les plus résistants. Dans les jardins ou l’arbuste est parfois taillé en topiaire, un traitement préventif bio est possible, à raison de trois pulvérisation pendant la saison. Mais outre les chenilles, le buis est également victime de champignons qui provoquent son dépérissement. Leur développement est accéléré par la combinaison de deux facteurs, chaleur et humidité, favorisés par le réchauffement climatique. Pour l’instant la seule parade est un traitement fongicide chimique.
     Après un été chaud, aux nuits envahies de nuées de papillons blancs, les buis des jardins non protégés restent exsangues, et les bois n’ont plus le même visage. Dans les sentiers autrefois frais et parfumés, aujourd’hui la lumière parvient jusqu’au sol. A toute chose malheur est bon : jamais le regard n’a porté aussi loin dans les sous-bois, on découvre des fossés et des ruines qui jusqu’à aujourd’hui étaient camouflés à nos yeux, sangliers et chevreuils sont moins cachés. Cet automne,  allez vous promener en forêt, vous verrez que le paysage a changé. On se demande quelle végétation prendra le relai au printemps prochain, car la nature a horreur du vide.