Les jardins de Prajot

[JUIN 2015]

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Une enquête de terrain des ACpC

Origines  des jardins de Prajot
La rumeur dit que ces jardins sont le fait d’une donation à la ville de la part d’une congrégation religieuse (de Vienne ?). Ce legs aurait eu comme destination la création de jardins ouvriers pour les plus démunis de Crémieu.
Dans les années 50 (?), il y aurait eu une décharge dans la partie Nord du site (remontée encore aujourd’hui de tessons de bouteilles).
Des cabanes en dur, avec des toits en tuiles pour accueillir le matériel de jardinage ont été construites dans ces jardins, elles sont aujourd’hui presque totalement détruites ; il subsiste quelques fragments de ces anciennes constructions, érigées à une cinquantaine de centimètres du mur de bordure du site (mur appartenant à l’exploitant agricole voisin, monsieur Ratinier).
Au fil des années, de nombreux Crémolans se sont succédés pour exploiter ces parcelles de dimensions variables.
 
Aujourd’hui,
Il existe une vingtaine de parcelles de dimensions variables allant d’environ 300 m2 à 600 m2. Un quart des parcelles sont abandonnées. Quelques-unes sont partiellement exploitées.
Celles qui sont exploitées, le sont de façon très sérieuse et les terrains sont soignés.
Avec le temps, les cabanes en dur de l’origine ont été remplacées par des cabanons hétéroclites bricolés conférant à l’ensemble un aspect plutôt miteux.
Les exploitants sont tous de Crémieu, vivant en appartements et sont de différentes nationalités et origines (marocaine, turque, portugaise et française).
Apparemment, cela fait quelques années qu’il n’y ait pas eu de nouvelles attributions de parcelles. La mairie qui gère le site s’interroge sur son avenir et son organisation et ne propose plus de parcelles. La situation locale est incertaine et les jardiniers sont inquiets. 

L’opinion des usagers,
Toutes les personnes rencontrées ont exprimé l’intérêt qu’elles ont pour ces jardins tant sur le plan du complément alimentaire que sur celui du plaisir du plein air. Ces jardins produisent de nombreux légumes frais et permettent des moments de convivialités amicales et familiales non négligeables pour les usagers qui aménagent des espaces d’accueil et de loisirs. Pour eux, ces jardins sont très importants et ils y sont très attachés. Un esprit d’entraide les relie. Il existe un poulailler avec une dizaine de poules.
De réelles inquiétudes sont exprimées par les occupants au sujet de l’avenir de leurs jardins. La réunion que la mairie avait organisée en novembre 2014 a créé un véritable sentiment de malaise chez les jardiniers, qui considèrent qu’ils ont été traités avec mépris. Une certaine défiance vis-à-vis de la municipalité s’est  installée suite à des menaces de démolition, voire même d’expropriation.
Une seconde réunion avait été annoncée, mais qui ne s’est pas encore tenue. L’annonce de la démission de l’adjoint précédemment en charge de ces jardins a été reçue sur le site avec soulagement.
 
Les points d’achoppement entre la mairie et les jardiniers
La proximité du captage de la Lyonnaise des Eaux et l’impact supposé de l’usage de produits phytosanitaires de jardinage sur la nappe sont des questions qui doivent être considérées avec sérieux, mais qui ne sont pas totalement  incompatibles avec la préservation des jardins.
Les cabanons bricolés sont d’un aspect peu flatteur, cependant il est probable que des améliorations peuvent être apportées, des solutions existent.
Le pompage de l’eau doit être rationnalisé et régularisé.
La distribution des parcelles doit être réorganisée, avec révision des superficies ; plusieurs témoignages sur place reconnaissent que 600 m2 est un peu trop grand à exploiter !
 
L’impact des produits phytosanitaires,
Il semblerait qu’en réalité ils ne sont pas si fortement utilisés dans ces jardins. Les tests réguliers de la Lyonnaise n’en mesurent pas de trace notable. Tous les jardiniers signalent l’exploitation du champ limitrophe, en l’occurrence cultivé en maïs, dans lequel  une quantité importante de produits phytosanitaire est chaque année déversée.
Un zonage plus précis d’un éventuel impact serait à mesurer .
 
L’arrosage
Pour arroser, les usagers  se procurent de l’eau par plusieurs moyens: certains récupèrent l’eau de pluie dans des citernes, d’autres pompent à partir de forages. On relève aussi l’existence d’un compteur d’eau (pour une seule parcelle), tarif eau agricole.
 
Le mur limitrophe avec le terrain Ratinier,
Ce mur, propriété de l’exploitant agricole,  est en partie maintenu par les cabanons (qui le protègent de fait des infiltrations d’eau). Dans les sections où il n’y a pas de cabanons, celui-ci commence à s’effondrer.
 
  
Quelques propositions de bon sens :
 - Maintenir le principe de jardins ouvriers sans déloger les actuels usagers,
 - Reprendre les parcelles non exploitées,
 - Redéfinir un plan d’occupation du site avec de nouvelles superficies de parcelles,
 - Faire une communication pour de nouvelles attributions (via une commission en évitant les passe-droits),
 - Dresser une liste des produits (phytosanitaires et autres) et comportements à proscrire sur le site
 - Pour les constructions : soit proposer de nouvelles cabanes standardisées (coût ?), soit maintenir l’existant en prescrivant  un nettoyage des objets et meubles abandonnés,
 - Revoir le loyer annuel (aujourd’hui entre 8 et 20 euros).
 - Dans l’hypothèse d’une impossibilité de maintien des jardins en fonction de la protection de la nappe phréatique, faire une proposition alternative sur un autre site accessible.