Pré Minssieux : pourquoi la DRAC a stoppé le chantier de gradins de la mairie ?

[OCT 2015]

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L’association des ACpC n’a pas fait stopper le chantier de gradins du pré Minssieux, contrairement à ce que prétend la rumeur ! Ce groupe de citoyens investis et attentifs à la vie de la cité s’en défend, il n’a pas le pouvoir d’arrêter des travaux.
Les ACpC aiment Crémieu, ils apprécient particulièrement son cadre historique qui fait partie de la qualité de vie des habitants. Ils veillent à sa préservation et sa valorisation et sont 100% d’accord avec l’action de la municipalité concernant la ZPPAUP. Aussi, lorsqu’au mois de mai les Crémolans ont vu les services techniques couler des quantités considérables de béton, certains se sont inquiétés : le pré Minssieux n’est-il pas une zone non constructible et de surcroît une zone paysagère à préserver ?Questionnés en conseil municipal sur l’existence d’un dossier d’urbanisme, le maire et le premier adjoint ont balayé le sujet en répondant que tout serait régularisé « plus tard », prétextant l’urgence d’un mur qui s’écroulait. Le mur s’écroulait soit, mais sa sécurisation ne nécessitait pas un tel chantier. Devant cette maigre explication fournie aux élus d’opposition, les ACpC se sont adressés à l’architecte des bâtiments de France (ABF), puis au directeur régional des affaires culturelles (DRAC).
Pendant que le chantier continuait, toujours sans autorisation, sans vote des élus ni dossier déposé.
Une deuxième dalle est coulée fin juin. Mi-juillet, le DRAC stoppe le chantier, jugé « incompatible, en l’état, tant avec le règlement de la ZPPAU qu’avec celui du PLU ». Le droit l’emporte.
Un chantier arrêté en cours, c’est dommage, ça fait des mécontents. Le premier adjoint est excédé, des bénévoles des Médiévales crient au sabotage. On dit même que les ACpC voudraient arrêter les Médiévales.
Les ACpC démentent fermement, ils participent et applaudissent à cette magnifique manifestation animée par des bénévoles talentueux. Mais prendre des décisions contraires à la réglementation de l’urbanisme ne peut être justifié, même par la fête des Médiévales.
Une municipalité qui souhaite conserver l’aspect patrimonial de son cadre, qui met en place une réglementation contraignante dans ce sens, doit montrer l’exemple pour ses propres travaux. Le site Internet municipal annonce que « des procédures de mise en conformité vont être lancées » à l’encontre des habitants. La mairie pratiquerait-elle la méthode « faites ce que je dis, pas ce que je fais » ? D’autres villes avec des contraintes similaires ont réalisé des gradins paysagers intégrés au paysage, qui ne laisseront pas d’empreinte béton aux générations futures.
Si la mairie avait suivi la procédure et requis le conseil préalable de l’ABF, il est probable que personne n’aurait rien trouvé à redire et que Crémieu serait aujourd’hui dotée de charmants gradins engazonnés.