Trois jours pour une nouvelle démocratie.

[OCT 2018]

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Démocratie participative : mais qu'est-ce que c'est ?

Les 20, 21 et 22 octobre derniers l’association des ACpC organisait à Crémieu une formation (ouverte à tous-tes sur inscriptions), sur le thème de la démocratie participative. 

Démocratie participative : mais qu’est-ce qui se cache sous ces deux mots valises, cette locution que certain-es qualifient de pléonasme ?

C’est à la mode, même les collectivités locales s’y mettent en insérant dans leurs processus décisionnels des phases dites « de consultation » qui, pour la plupart se limitent à des informations, et créent des « budgets participatifs » souvent  très réduits. Et puis il y a Porto Allegre, Barcelone, et plus près de nous Saillans  (26), la commune qui est administrée avec la plus forte proportion de participation des habitant-es au monde. Cette session de formation était animée par Tristan Réchid, qui fut un des initiateurs-trices de l’expérience Saillans et fit partie conseil des sages de cette commune. 

La démocratie participative est-elle une idéologie de bobos ou un délire babacool ?
La gouvernance avec la participation des citoyen-nes n'est pourtant pas nouvelle, elle était même un des fondements de la démocratie grecque. Loin d’une utopie fumeuse ou d’un joyeux bazar philosophique, vingt stagiaires sérieux et concentré-es  ont découvert des techniques et des notions aux noms étonnants ou parfois paradoxaux comme « métaplan », « six chapeaux de Bono », « élection sans candidats », « boule de neige », « désaccord fécond »…. L’ensemble de ces méthodes, règles et schémas  organisationnels constitue un cadre très formel qui permet l’émergence de la parole de tous-tes,  puis la prise de décision dans  un processus de gouvernance partagée. Ce système capte l’implication des participant-es avec une efficacité bluffante . Les stagiaires ont aussi été initié-es aux subtilités du rôle éminemment important de facilitateur/trice de réunion participative. Au bout du compte la liberté se construit donc dans un cadre rigoureux ! 

Co-responsabilisation, respect de la diversité des points de vue, confiance en l’Humain, qualité des relations,  sont les maitres mots de ces méthodes applicables en milieu professionnel, associatif, politique, bref partout où des groupes humains sont unis par une communauté de destin. Le but assumé est de gagner en efficacité par la réduction des frustrations et par le développement de l’intelligence collective. La méthode s’appuie à la fois sur le développement d’un savoir-faire collectif et sur une évolution des savoir-être personnels.

Et si le changement de nos modes d’organisation dans nos entreprises, dans nos associations, dans nos collectivités locales était un levier de transformation puissant vers un nouveau modèle de société ? Cela permettrait-il la résolution des grands défis du 21ème siècle ?

Les stagiaires, issu-es de collectifs  et d’horizons divers,  sont tou-tes sorti-es enthousiasmé-es et étonné-es par la découverte de méthodes bien éloignées de leurs pratiques usuelles qui se limitaient souvent au vote binaire ou au consensus mou. Cette formation leur a ouvert de nouvelles perspectives de travail en groupe.
Qui sait, peut-être qu’on verra  bientôt émerger dans nos territoires des listes municipales qui auront pour programme une gestion partagée avec les citoyen-nes de leur ville ?