Apolitique ?

[AVR 2016]

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Les partis politiques dans les communes

Au dernier recensement, la France comptait 33720 communes de moins de 3500 habitants. Les élus municipaux s'y présentent pour la grande majorité "sans étiquette". Ils se composent d'habitants soucieux de défendre l'intérêt général, dans une grande proximité, maîtrisant les enjeux du territoire et en dehors de toutes directives dictées par les appareils politiques. Le fonctionnement, l'organisation du conseil municipal se veut souple et doit permettre la mise en place de modèles de participation
démocratique, innovant, dans le respect de tous, y compris des minorités.

Cependant, la réalité est toute autre. Parce qu'elles ne sont pas soumises à certaines règles de fonctionnement et d'organisation fixées par le Code Général des Collectivités Territoriales, bien des municipalités fonctionnent dans l'ambiguïté, l'opacité, sans afficher de projet à long terme. Elles entretiennent la confusion entre "faire de la politique" et "afficher leur appartenance à un parti politique". Ainsi, des élus disent ne pas "faire de politique" alors qu’ils figurent sur des listes soutenues par des partis politiques, tandis que d'autres exercent des mandats nationaux.

Faire de la politique est pourtant une chose inévitable. En choisissant d’acheter votre pain chez l’artisan boulanger ou à l’hypermarché, vous faites de la politique. Faire de la politique, c’est décider de la vie qu’on veut. Être encarté dans un parti signifie entrer dans l’échiquier, faire de la stratégie, recevoir des consignes.

Pour une municipalité, annoncer que l’on est « sans étiquette », en animant finalement des réunions politiques, en invitant ou en recevant des figures nationales encartées, est de nature à abuser les électeurs qui se sont prononcés pour une équipe "sans étiquette ".