DANS LE MUR !

Sans doute est-ce la rançon de la gloire : les mots « murs…murs » bruissent souvent à nos oreilles. C’est dans l’air du temps : le « mur » est « fashion », tout le monde en parle.
A Calais on érige un mur pour empêcher (?) les migrations indésirables. Quel paradoxe quand on sait que l’Europe facilite la circulation des biens et de la finance ! On n’avait pas vu ça en Europe depuis Berlin, aujourd’hui c’est la France, pays des Droits de l’Homme, qui le permet.
Le premier ministre annonce la construction de 33 centres pénitentiaires ; même connaissant les conditions de vie entre ces murs, cette décision n’est pas une bonne nouvelle : elle confirme l’augmentation importante du nombre de détenus. La France est-elle devenue liberticide ? Pas pour tous : des escrocs et politiques célèbres vaquent à leurs affaires sous simple contrôle judiciaire, tandis que les voleurs de voitures font des mois de préventive.
Les constructeurs de logements se sont mis aussi à clôturer : les ensembles immobiliers récents sont pour la plupart fermés par des portails qui s'ouvrent seulement si vous montrez patte blanche. Pas facile d’y faire des visites à  l’improviste !
Des lycées qui furent des établissements « ouverts » sur la ville ou la campagne sont aujourd’hui cernés de murs et de grilles. La sortie des élèves est devenue un véritable exercice de sécurité journalier.
De vieux murs de pierres délabrés le long de chemins crémolans sont réparés à grandes alignées de parpaings, comme s’il y avait aujourd’hui urgence à empêcher le passage de quelques chasseurs.

Pas de doute, c’est le règne du sécuritaire : on se ferme, se referme et on enferme. C’est la politique de l’emmurement, du  claquemurage, de l’embastillation, de l’isolement.
Ne perd-on pas au passage quelques valeurs, liberté, égalité, fraternité ?

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