Murs Murs #3 - Décembre 2014
La démocratie est malade !
«La démocratie est malade !»
Voilà ce que l’on peut entendre, ici et là : les gens ne se mobilisent pas, les jeunes ne s’inscrivent plus sur les listes, personne ne s’intéresse aux affaires publiques, aux conseils municipaux. C’est la victoire de l’individualisme, dans un monde miné par le chacun pour soi, la victoire du «tous pourris» largement conditionnée par les procès de nos hommes politiques nationaux. Tableau alarmant qui nous est renvoyé régulièrement par la presse et donne une piètre opinion des hommes et des femmes qui s’engagent tous les jours dans la gestion de leur ville. Piètre image qui rejaillit également sur des citoyens qui s’investissent inlassablement dans la vie associative locale pour des causes environnementales ou d’intérêt général.
D’où vient ce décalage ? D’un paradoxe propre aux régimes démocratiques traditionnels : ils ont du mal à intégrer le souci du long terme. En cause : la professionnalisation des politiques, leur personnalisation et la proximité des échéances électorales. Or c’est le long terme qui est porteur de l’intérêt général au travers des projets environnementaux et de transformation de notre cadre de vie. Le projet Montginoux en est un exemple, tout comme le PLU ou l’AVAP.
Il y a donc nécessité de revitaliser la démocratie en s’appuyant sur un rôle et un pouvoir nouveaux dévolus aux citoyens, sur une «citoyenneté active et informée» et sur la formation d’un public actif, capable de rechercher lui-même une solution adaptée à ses problèmes. C’est une mutation sociétale qui s’incarne dans des mouvements citoyens qui émergent partout dans le monde, en Europe, en France mais aussi à l’échelle locale. Les ACpC en sont un exemple tout comme d’autres associations comme PARFER, Déviaction etc.
Or la participation citoyenne est, par essence, liée au droit d’accès à l’information, à la capacité de bénéficier d’espaces de débats, de concertation. Il faut donc promouvoir la démocratie participative ; loin de s’opposer aux fondements de la représentation, elle est une forme complémentaire de partage des décisions, qui conserve l’importance de l’élu en associant plus largement et plus directement les citoyens à l’élaboration de l’intérêt général. A Crémieu comme ailleurs, il est probable que la démocratie de demain sera participative, ou ne sera pas.
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