Edito
[OCT 2018]
Revenu universel d’existence : un choc culturel
Après les élections présidentielles on pouvait penser que l’idée d’un revenu d’existence était enterrée. Pourtant, un an après, ce concept revient sur le devant de la scène, en France, en Italie ou en Finlande. Doit-on s’en étonner ?
À vrai dire, le questionnement sur les modes de vie actuels et leur rémunération semble inévitable.
Aujourd’hui, quantité de personnes trouvent leur place dans la société sans « travailler », au sens classique du terme. Certaines sont aidantes, elles accompagnent des proches, malades ou âgé·es, dont la place n’est pas forcément en institution. On vit plus longtemps, les longues maladies se multiplient - qui n’a pas dans ses proches, une personne malade du cancer ? - beaucoup d’entre nous deviennent aidant·es de façon conjoncturelle.
D’autres personnes sont actives dans des associations, véritable terreau social, culturel et économique, dont l’importance croît proportionnellement au recul de l'État Providence.
D’autres encore déménagent, emménagent, émigrent, immigrent, puisque la mobilité participe de la survie et que les motifs de départ se multiplient : migration climatique, asile politique, pays en guerre… Avant de trouver ses marques, de prendre ses repères, de maîtriser la langue, le nouvel arrivant est souvent en grande difficulté.
Toutes ces personnes doivent avoir les moyens de vivre décemment. Contrairement à ce que l’on entend trop souvent, sans activité professionnelle, on n’a pas pour autant perdu sa dignité. Même privées de revenu, ces personnes contribuent souvent au fonctionnement de la société et ne lui font pas perdre de l’argent, au contraire.
Ces modes de vie soulagent les institutions, désengorgent les services de santé … et préfigurent la transition vers un autre monde, dans lequel chaque personne née sur terre sera assurée du minimum vital.
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