Murs Murs #8 - Avril 2016

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Penser plus, dépenser mieux !

Depuis quelques temps, je rencontre beaucoup de personnes qui ne parlent que d’argent ou qui me font part de leur fascination pour des biens matériels. C’est le seul prisme de leur existence, ils sont persuadés d’être dans le vrai. Pourquoi la société a-t-elle ainsi évolué ? Pourquoi est-elle devenue aussi cynique, aussi dure, tellement moins généreuse, pourquoi l’argent est-il devenu le seul but d’un destin qui finira entre quatre planches ?
Deux raisons semblent s’imposer d’elles mêmes : la crise a instauré une angoisse économique et psychologique. L’emploi est devenu précieux, il faut le défendre, quitte à malmener collègues ou concurrents, quitte aussi à accepter sans contrepartie  hausses de cadences, déclassements, heures travaillées à domicile depuis son portable. Il y a ensuite l’image que nous renvoient les médias : pour être heureux, consommons sans retenue. La voiture doit être remplacée souvent, l’envie nous étreint en feuilletant les magazines. Honte à celui dont le mobile, déjà obsolète, ne permet pas la réponse immédiate sur le Net. De plus, cette consommation ne donne pas mauvaise conscience. Elle est même encouragée parce qu’elle dope la croissance et sans elle, c’est le drame ! Notre façon de vivre et nos valeurs sont l'expression de la société dans laquelle nous vivons. Difficile de faire évoluer un modèle dont on connaît pourtant déjà les limites... Et pourtant ! Nos choix réfléchis dans la manière d'utiliser notre argent sont malgré tout capables de créer une inflexion économique vertueuse.
Par exemple nous sommes-nous interrogés sur les bienfaits de la distribution en "circuit court"? Réaliser ce type d'achat préserve l'agriculture locale, augmente les marges et rétribue rapidement les producteurs tout en diminuant transport, intermédiaires et conditionnement. Les exploitations pratiquant ce type de vente sont généralement "éco-responsables", emploient plus de monde sur des surfaces plus restreintes et génèrent souvent des activités de transformation, de restauration, d'hébergement...
Il ne s'agit pas de remettre en cause tout ce qui existe, mais plutôt de faire autrement dans un souci de sobriété, dans notre intérêt, celui de l'autre et de la planète elle-même !

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