Ces crémolan·es qui se serrent la ceinture...

[OCT 2018]

ces cremolans qui se serrent la ceinture.jpg

L’annonce du « plan pauvreté » de cette rentrée 2018, nous amène à nous poser la question de ce qui se passe autour de nous.

Selon l’INSEE le taux de pauvreté représente 14.2 % de la population française.
Le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage français  métropolitain est en 2015 de 20 300 €/an, soit 1 692 € par mois(*). À Crémieu sa valeur est supérieure, 21 129 €/an, avec un taux de pauvreté de 11,6 %. Ainsi, presque 400 Crémolan·es vivent sous le seuil de pauvreté économique qui est établi à 1 015 €/mois pour une personne seule. Au vu des loyers de Crémieu, on peut faire l’hypothèse que plus encore vivent dans des conditions difficiles. En effet, il faut compter en moyenne 500 € pour un appartement avec une chambre …
Si on se réfère aux analyses nationales, les personnes les plus pauvres sont les jeunes les moins qualifié·es et les familles monoparentales, celles-ci sont dans 8 cas sur 10 composées d’une mère seule et de ses enfants, et dans la moitié des cas sans emploi.
Ces faibles niveaux de vie ont des conséquences matérielles très concrètes. Près d’un tiers des familles monoparentales n’ont pas de ressources suffisantes pour couvrir leurs dépenses et équilibrer leur budget. De la même manière, près d’un quart des familles monoparentales font face à des restrictions de consommation, qui peuvent se traduire par le fait de ne pas pouvoir prendre 3 repas par jour, avoir peu ou pas de loisirs ou encore ne pas pouvoir maintenir son logement à bonne température. A Crémieu le parc locatif est vieux, la consultation de petites annonces nous montre qu’en termes d’isolation, il y a souvent des classes énergétiques en F ou G.
À cela s’ajoute la difficulté d’accéder à certains droits fondamentaux : malgré l'implantation d'antennes délocalisées certaines permanences sociales ont réduit leurs horaires d'ouverture, d'autres ont même fermé, remplacées par des services en ligne, ou ne sont pas à Crémieu même. Le centre médico-psychologique enfants–ado a des délais d’attente de plusieurs mois et il faut se déplacer à Pont de Cheruy pour les adultes.
Crémieu est souvent vue comme une ville « bourgeoise » mais la réalité humaine est plus nuancée. Les problématiques de mobilité, de manque de services pour les jeunes, le sentiment d’être dans une ville favorisée et le vieillissement du parc locatif peuvent renforcer l’isolement d’une partie de notre population. Il existe des actions solidaires comme la Banque Alimentaire ou l’association aidant à l’accès au numérique… mais ne pourrait-on pas imaginer une action plus globale et volontaire pour que Crémieu devienne une cité où il fait bon vivre pour tout le monde ?

(*)Source : Enquête Revenus Fiscaux et Sociaux INSEE 2015

Le taux de pauvreté correspond à la proportion de personnes dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté, qui représente 60% du revenu médian de la population totale. Le revenu médian coupe la population en deux : la moitié gagne plus et l’autre moitié moins.