Les Murs de la discorde
[DÉC 2017]
L'essor 1/12/2017
Les Amis des citoyens pour Crémieu ont adressé une lettre ouverte au maire Alain Moyne-Bressand relative à la disparition de murs en pierre, « écroulés mais néanmoins remarquables », le long de la RD 65.
Propriétés de la ville, les murs auraient été rasés par le Conseil départemental le 19 septembre avec l'accord des services communaux, leur état gênant l'entretien des bords de la route et pouvant provoquer un accident. Les pierres, évacuées, ont été remplacées par de l'herbe ressemée. L'ACpC regrette que ces édifices n'ont pas fait l'objet du soin exigé par une « cité médiévale en zone de protection du patrimoine depuis des années ».
L'association, affirmant ne pas avoir trouvé de dossier de demande préalable déposé en mairie, s'interroge : architecte des bâtiments de France, service municipal et commission d'urbanisme ont-ils été consultés ? Elle reconnaît la charge financière que représenterait l'entretien de ce patrimoine crémolan, « pour autant, sa destruction sans autre forme de procès n'est pas acceptable. […] nous trouvons que l'argent consacré à la découverte du ruisseau vers la porte de la Loi (85 000 €) aurait été plus judicieusement utilisé à la restauration des murs ». L'ACpC estime « qu'habitants et personnes de la municipalité ne sont pas soumis de la même façon aux démarches administratives quant à la zone protégée (ZPPAUP) », évoquant les gradins pré Minssieux « construits sans autorisation, toujours en place et utilisés deux jours par an ». Pour l'ACpC, il faut reconstruire au plus vite ces portions de murs.
Alain Moyne-Bressand répond que « le Département de l'Isère a effectué des travaux de sécurisation visant à évacuer des pierres situées à proximité immédiate des voies de circulation. Ces pierres enfouies sous la végétation correspondent à des murets effondrés depuis de très nombreuses années ». Ils sont un obstacle dangereux en cas de sortie de route d'un véhicule. Il précise que « le Département et la commune […] agissent, vis-à-vis des murs remarquables identifiés dans l'AVAP, dans le cadre d'une stratégie d'entretien établie […] avec l'Architecte des Bâtiments de France ».
Ainsi, des portions de murs encore visibles mais dégradés seraient réparées en totalité ou a minima sur la partie inférieure faisant office de soutènement de l'accotement routier.
Totalement détruites, elles sont sécurisées et déblayées (les pierres sont récupérées pour réutilisation) et un merlon est créé conservant l'implantation historique du mur. Ces sections seraient ultérieurement restaurées.
Claire Thoinet. L'ESSOR